Un article de Mathieu Braunstein, Télérama 3838–3839 02/08/23 (page 65)
Tout cela n’a rien de très spectaculaire. Mais dans les festivals d’été, Léon Lenclos fait le buzz dans les cours d’école ou sur les places de village où il pose son matériel. Équipé d’un micro, d’un feutre et d’un paperboard, le jeune homme, entre rigueur scientifique et douce rêverie, aborde des sujets aussi existentiels que la nuit, la collectionnite ou le sens de la vie… Son ton de dormeur éveillé comme son trait (qui rappellera aux téléspectateurs des années 1970 et 1990 les aventures drolatiques de La Linea, la série télévisée d’animation) relèvent de la ligne claire. « Je suis invité à une fête samedi. Si elle se termine très tard, parlera-t-on pour autant de la fête de dimanche ? » Avec ses raisonnements frôlant le syllogisme, le tout jeune adulte (que l’on peut voir sur scène également aux côtés de son père dans des pièces expérimentales et planantes) pose le débat. Parmi la dizaine de conférences qu’il délivre en alternance, on retiendra celle sur la mémoire. Le théâtre classique a longtemps ménagé une place au souffleur. Mais que faisait le souffleur en cas de panne ? Désarmant, le jeune conférencier nous plonge dans de délicieux vertiges.